Dans un monde de plus en plus connecté, où les technologies numériques s’infiltrent dans tous les aspects de notre vie, la cybersécurité est devenue une préoccupation vitale pour les entreprises et les institutions gouvernementales. Face aux menaces croissantes des cyberattaques, l’Union européenne a élaboré la directive sur la sécurité des réseaux et de l’information (NIS-2) afin de renforcer la résilience et la sécurité des infrastructures critiques et des fournisseurs de services numériques.
La directive NIS-2 vise à harmoniser et à améliorer la cybersécurité au niveau de l’UE. Elle définit les exigences minimales de sécurité que doivent respecter les opérateurs de services essentiels et les fournisseurs de services numériques, ainsi que les mesures à prendre pour prévenir et gérer les cyber attaques et les incidents.
Qui est concerné par la directive NIS 2 ?
Les institutions et les services doivent examiner de manière indépendante s’ils sont concernés par la directive et sont tenus de s’enregistrer. Aucune disposition ne prévoit la notification par les autorités nationales.
Les établissements peuvent déterminer s’ils sont couverts par la directive en fonction de leur secteur d’activité et de seuils (nombre d’employés ou chiffre d’affaires annuel) ainsi que de certains cas particuliers. Les secteurs concernés sont les services publics, les transports et le secteur des soins de santé. De plus amples informations sont disponibles dans les annexes de la directive NIS 2, sur les portails des gouvernements nationaux ou auprès d’associations sectorielles. Il est également possible de consulter des experts externes en cybersécurité ou des consultants spécialisés dans la directive NIS. Ils peuvent procéder à une évaluation et aider à identifier les exigences et obligations pertinentes.
Il est également possible que les institutions des secteurs et sous-secteurs mentionnés dans la directive fournissent à la fois des services essentiels et non essentiels. Par exemple, les aéroports offrent des services qui pourraient être considérés comme essentiels, tels que la gestion des pistes, ainsi que des services qui peuvent être considérés comme non critiques, tels que les zones de vente au détail. Dans ce cas, les exigences spécifiques en matière de sûreté ne doivent être respectées que pour les services jugés essentiels.
Les défis de la directive NIS 2
Les exigences de la directive doivent être transposées en droit national dans les États membres de l’UE d’ici le 17 octobre 2024. Les gouvernements et les institutions doivent donc mettre en œuvre les mesures rapidement.
Les États membres doivent veiller à ce que les opérateurs d’infrastructures critiques et les fournisseurs de services numériques prennent des mesures techniques et organisationnelles pour assurer la sécurité de leur réseau et de leurs systèmes d’information. Ces mesures sont destinées à atténuer les risques associés aux services utilisés au sein de l’UE et doivent être proportionnées aux normes technologiques actuelles et aux risques existants.
Obligations pour les fournisseurs et les services
Les mesures spécifiques nécessaires pour se conformer à la directive NIS 2 dépendent des risques et des menaces propres aux secteurs et aux services. En général, cependant, la directive mentionne les aspects suivants :
Mesures de cybersécurité conformes à l’état de l’art
Les prestataires et services concernés par la directive doivent mettre en œuvre des mesures de cybersécurité conformément à « l’état de l’art ». Cette formulation juridique est utilisée parce que le développement technique progresse plus rapidement que la législation n’est mise à jour. En outre, les mesures varient en fonction du secteur et de l’institution, ce qui rend impossible une description universellement applicable des mesures de cybersécurité. Toutefois, les institutions peuvent s’aligner sur les normes et standards internationaux en matière de cybersécurité, ainsi que sur les meilleures pratiques du secteur.
Sécurité des systèmes et gestion des risques
Afin de garantir l’intégrité et la fiabilité des infrastructures critiques et des services numériques, les institutions concernées doivent examiner en détail les risques potentiels pour leurs systèmes et installations et élaborer des mesures de sécurité en conséquence. Par exemple, en établissant un système de gestion des risques à l’aide de normes telles que ISO/IEC 27005 et 27002, qui fournissent un cadre et des lignes directrices pour l’identification, l’analyse et l’évaluation des risques dans le contexte de la sécurité de l’information. La sélection et la mise en œuvre de mesures de cybersécurité spécifiques doivent être fondées sur les résultats de l’évaluation des risques, ainsi que sur les exigences et les profils de risque propres à l’organisation.
Gestion des incidents
Les fournisseurs de services essentiels sont tenus d’informer immédiatement l’institution publique compétente de tout incident de sécurité. Les autorités examinent les effets possibles de ces perturbations et dégradations et apportent leur soutien en prenant des mesures pour surmonter les incidents. Les procédures concrètes que les entreprises peuvent mettre en œuvre pour la gestion des incidents comprennent l’établissement d’un plan de réponse aux incidents qui définit clairement les responsabilités, les escalades et les mesures à prendre ; l’utilisation de systèmes de surveillance et de détection pour identifier rapidement les incidents potentiels ; et l’établissement de partenariats avec des experts externes pour aider à la gestion des incidents de sécurité et à l’échange d’informations.
Gestion de la continuité des activités
Un programme de gestion de la continuité des activités bien conçu permet aux institutions de se préparer à des événements imprévus, de maintenir la continuité des activités et de minimiser l’impact des perturbations. Cela implique l’élaboration de plans d’urgence, la mise en œuvre de stratégies et de mesures visant à rétablir les fonctions de l’entreprise, ainsi qu’un contrôle et une amélioration continus. Des mises à jour régulières des plans sont essentielles pour faire face à l’évolution des menaces et des besoins de l’entreprise. Des formations et des exercices sont organisés pour tester et améliorer la réactivité de l’organisation. Des entités telles que l’ENISA et le CSRC fournissent des recommandations pour l’élaboration d’un programme de gestion de la continuité des activités.
Chaîne d’approvisionnement et gestion des tiers
Les exploitants d’infrastructures critiques sont tenus d’évaluer les risques dans la chaîne d’approvisionnement qui pourraient avoir un impact sur leurs opérations. Cela inclut, par exemple, une classification basée sur la criticité des services ou des produits pour leur infrastructure. Une gestion attentive des risques est également essentielle pour évaluer l’impact des perturbations sur la capacité opérationnelle et développer des contre-mesures et des stratégies alternatives. Des ressources telles que le guide NIST SP 800-161, la norme ISO 28000 et l’ANSSI fournissent des conseils à ce sujet.
L’impact du KVM sur la cybersécurité dans les industries critiques
Les solutions KVM font partie intégrante des salles de contrôle depuis de nombreuses années, car elles offrent divers avantages en matière de sécurité, améliorent les conditions de travail ergonomiques des opérateurs et contribuent à un contrôle plus efficace des systèmes.
Elles peuvent être utilisées pour étendre et distribuer efficacement les signaux informatiques (vidéo, USB, audio, RS-232,…). Par conséquent, l’un des principaux avantages des solutions KVM en matière de sécurité consiste à retirer les ordinateurs des espaces de travail et à les déplacer dans une zone technique sécurisée qui peut être protégée par des systèmes de verrouillage et supervisée. Cela empêche les personnes non autorisées d’accéder aux ordinateurs. Les utilisateurs, quant à eux, peuvent continuer à accéder aux systèmes en temps réel depuis leur lieu de travail.
En outre, cette solution permet de segmenter le réseau, ce qui réduit encore le risque de cyberattaque en isolant les données sensibles et les systèmes critiques des réseaux moins sûrs. Cela renforce la sécurité globale et protège contre les menaces potentielles provenant de l’internet. Grâce à ces fonctions de sécurité avancées, nos solutions répondent parfaitement aux exigences de la norme NIS-2.
Concepts de redondance pour la prévention des défaillances
Dans les domaines clés définis par la directive NIS 2, tels que la santé, l’approvisionnement en énergie ou les transports, il est important que les systèmes informatiques soient fiables, tout en fonctionnant 24/24h 7/7j, et qu’ils soient toujours accessibles.
Les systèmes KVM offrent un large éventail d’options de redondance pour garantir une disponibilité continue du système. En cas de défaillance de la connexion principale, de l’ordinateur ou du lieu de travail, une transition transparente et ininterrompue vers des itinéraires redondants, des ordinateurs de secours ou des lieux de travail alternatifs permet aux utilisateurs de poursuivre leurs activités sans interruption dans leur environnement familier.
La mise en œuvre de systèmes matériels redondants peut également s’avérer cruciale pour renforcer la sécurité d’un système et sa résistance aux attaques. Cette mesure minimise le risque qu’une seule attaque affecte simultanément plusieurs systèmes. Les systèmes KVM se connectent uniquement aux interfaces matérielles, telles que les interfaces clavier, vidéo et souris, sans transfert direct de données entre les systèmes. Cela réduit considérablement le risque d’attaques logicielles, car aucune donnée sensible ne doit être transmise via les réseaux.
Fonctions de sécurité avancées des KVM
L’utilisation de pratiques de sécurité éprouvées, telles que les systèmes redondants, maximise la résilience du système et atténue efficacement les scénarios de défaillance potentiels. Outre la mise en œuvre de redondances, une stratégie de cybersécurité complète est essentielle pour se protéger contre les menaces potentielles qui pourraient compromettre l’intégrité du système. La synergie entre le basculement et les mesures de cybersécurité crée une défense solide.
Les solutions KVM de Distrimedia offrent des fonctions de sécurité supplémentaires telles que le cryptage et l’authentification des utilisateurs, qui renforcent la protection des données sensibles et aident les services essentiels et les institutions à se conformer aux réglementations strictes en matière de protection des données. Les systèmes traditionnels et KVM sur IP sont équipés de nombreuses fonctions de sécurité contre les menaces internes et externes. La transmission cryptée garantit que les informations confidentielles sont protégées contre tout accès non autorisé.
En outre, nos systèmes peuvent être équipés de mécanismes de contrôle d’accès supplémentaires pour renforcer la sécurité. Des droits d’accès configurables pour différents domaines opérationnels et une authentification à double facteur (2FA) optionnelle, par exemple, garantissent un accès sécurisé et autorisé au système.
Conclusion : L’avenir de la cybersécurité
La mise en œuvre de la directive NIS-2 est une étape importante vers l’amélioration de la cybersécurité dans l’Union européenne, en particulier pour les opérateurs d’infrastructures critiques et les fournisseurs de services numériques. À l’ère de la numérisation et de la connectivité croissantes, la protection contre les cyberattaques est essentielle pour garantir la stabilité et la fonctionnalité des services essentiels.
La directive NIS 2 établit des exigences minimales de sécurité et oblige les États membres de l’Union Européenne ainsi que les fournisseurs et les services à mettre en œuvre des mesures techniques et organisationnelles. Ces mesures comprennent la mise en œuvre de mesures de cybersécurité, la gestion des incidents, la gestion de la continuité des activités et la sécurisation de la chaîne d’approvisionnement.
Les systèmes KVM peuvent être un outil important dans cette mise en œuvre, en permettant le déplacement de la technologie informatique vers des zones sécurisées et en offrant des fonctions de sécurité modernes. En mettant en place des systèmes redondants, les solutions KVM offrent une sécurité supplémentaire, minimisent les temps d’arrêt et assurent la continuité des opérations.
Pour les entreprises et les institutions couvertes par la directive NIS-2, il est essentiel de se préparer à l’avance aux nouvelles exigences et de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour se conformer à la directive en temps voulu. Cela permet non seulement de se conformer aux exigences légales, mais aussi de renforcer la résilience face aux défis croissants du paysage cybernétique.
En combinant les innovations technologiques et les pratiques de sécurité éprouvées, les entreprises peuvent protéger leurs systèmes contre les cyber menaces actuelles et futures tout en faisant progresser la transformation numérique en toute sécurité.